Quand un individu fait autant de caprices, fut-il une star, il vaut mieux le laisser assumer ses décisions. Nous savons tous que les autorités sportives et peut-être même gouvernementales s’agiteront à vouloir que Samuel Eto’o Fils revienne à de meilleurs sentiments. Il a agi sous le coup de l’émotion, certainement, frustré de n’avoir pas été entendu par un entraineur pour lequel il n’a aucun respect, lui qui est une star planétaire et face à laquelle tout le monde est tenu de faire des courbettes.
Arrêtons quand même ! Personne ne réfute les qualités indéniables de Samuel Eto’o comme joueur. Le problème, c’est que ce dernier n’a jamais humblement accepté sa place. Dans sa petite intelligence, il a toujours pensé que le meilleur joueur d’une équipe a le droit de tout imposer et que les autres n’avaient que le devoir de subir ses caprices, oubliant que le football est une affaire d’équipe et que personne ne saurait, en plus de son travail, faire celui des autres. Comment peut-on donc passer tout le temps à se comporter comme si l’équipe nationale du Cameroun se résumait à Samuel Eto’o Fils ? Même si on suppose qu’il est le seul qui marque souvent des buts, il restera que, pour qu’il les file, il faudrait que le ballon soit parti de la défense, ait traversé le milieu de terrain pour l’atteindre en attaque.
Cette image, je l’ai utilisée simplement pour ne pas revenir sur le débat autour de son rendement en équipe nationale, tant il est clair que depuis que le capitanat lui est revenu, l’équipe nationale, au lieu d’être une équipe de football est devenue un milieu gâté où prospèrent clans et lobbies divers, où la discipline a foutu le camp du fait d’un joueur qui veut, en plus de son statut, contrôler le travail des encadrements administratif et technique, un joueur qui ne pense qu’à lui.
Permettez-moi de dire que cette retraite maladroitement annoncée par un joueur qui se veut de classe mondiale, si elle est confirmée, ne saurait être qu’une très bonne chose pour notre équipe nationale. Même si ses coéquipiers n’osent pas ouvrir la bouche pour dénoncer la nuisance de Samuel Eto’o dans le groupe, ils savent dans leur for intérieur que l’équipe ne décollera que lorsqu’elle se sera débarrassée de ce "despote" qui ignore peut-être que jouer au foot ne consiste qu’à courir après une boule d’air. Laissons-le partir donc ! Que personne ne lui fasse la cour, même si le SYNAFOC, certainement en quête de notoriété, a bien voulu, pour glaner une sympathie de plus de la part d’Eto’o et ses fans, pondre une lettre obséquieuse pour supplier le retour du fameux buteur camerounais.
Eto’o pense avoir déjà tout réussi, c’est une chance pour lui. Si enfin, il peut laisser ses compatriotes respirer, ce ne sera pas mauvais. Il a joué dans les plus grands clubs du monde, il a été, pendant plus d’un an et demi, le footballeur le mieux rémunéré de la planète, il est actuellement à Chelsea où il va encore certainement régaler ses fans… Mais, il a 32 ans, ne l'oublions pas, c'est-à-dire qu’il est déjà, qu’on le veuille ou pas, au crépuscule de sa carrière. Il est donc clair que l’avenir de l’équipe nationale ne saurait reposer sur lui. Beaucoup vont répondre qu’il peut encore attirer des sponsors et sparing partners, c’est vrai, peut-être, mais pour combien de temps encore ? Que de continuer à pourrir les vestiaires avec lui, mieux vaut miser sur cette jeune génération dont le talent vient chaque fois s’enterrer dans le désordre causé par cet individu à chaque regroupement de l’équipe nationale du Cameroun. Chers supporters des Lions Indomptables, restons lucides, arrêtons de nous laisser impressionner par l’argent et le talent de Samuel Eto’o qui au fil des années n’arrête de nous démontrer sans que cela n’émeuve personne, qu’il serait une autre gangrène pour le football camerounais. Je m’arrête là.
Martin Nixon
