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17 septembre 2013 2 17 /09 /septembre /2013 12:09

Après avoir bravé la violente pluie qui décida de déchirer le ciel de la ville de Douala, le 04 septembre 2013, dès la matinée, je me retrouvai finalement à l’antenne d’Elections Cameroon (Elecam) du quartier Bali. Une dame me reçut au secrétariat. Sa politesse apparente me fit croire que mon objectif était presqu’atteint. Tout rassuré, je lui laissai le temps de s'occuper d'une dizaine de jeunes doualais venus à la recherche de leurs cartes d’électeurs pour ne pas rater le rendez-vous du 30 septembre prochain, qui leur donne la possibilité de choisir leurs prochains conseillers municipaux et députés. La pluie continuait de dicter sa loi et petit à petit, la véranda de cette institution qui sert abusivement de salle d’attente se remplit de passants fatigués de subir les affres des précipitations. Je ne tardai plus à entrer dans le vif du sujet : « S’il vous plait, madame, j’aimerai rencontrer le chef d’antenne Elecam de Bali ».

La réponse ne se fit pas attendre : « Elle n’est pas là, ce n’est plus facile de la rencontrer, elle passe le plus gros de son temps sur le terrain ces dernières semaines ». L’apparence sincère de la dame qui tutoie visiblement la deuxième moitié de la quarantaine ne me laissa aucune occasion de douter de son information. D’autres usagers ne me laissèrent pas non plus la possibilité de poursuivre directement l’échange. Il ne fallut surtout pas perturber son travail en cette période de relative affluence. Je retournai m’asseoir dans la fameuse salle d’attente, non sans me faire arroser par des gouttelettes de pluie de temps en temps. En promenant innocemment mes yeux, je vis un bureau devant moi. Le rideau qui transparaissait derrière les vitres ressemblait étrangement à ceux qui décorent généralement les bureaux des chefs dans nos administrations. Un sentiment me frappa en même temps. Et pendant que je soupçonnais qu’il pouvait s’agir du bureau de la personne qui devrait trouver des réponses à mes préoccupations, une dame en sortit. Noire, naturelle et pure africaine visiblement, elle se dirigea vers la réception. Pendant ce temps, je menai ma petite enquête auprès des usagers qui avaient l’habitude de visiter les lieux. Une d’elle, son écharpe jaune du Cameroon People Parti (CPP) autour du cou, me confirma ce que je soupçonnais. C’était bien ma potentielle source d’information.

Lorsqu’elle retourna à son bureau, je décidai de contourner le protocole habituel en allant frapper directement à sa porte. Son regard fut agressif. Malgré mon sourire amical et sympathique, elle m’obligea à respecter la tradition et me renvoya chez sa secrétaire, visiblement seule à pouvoir diriger un visiteur vers son bureau. J’y retournai même si convaincu de la maigreur de mes chances. Et pendant que je négociais à nouveau la fameuse entrevue, la patronne des lieux profitait de la légère accalmie dont faisait grâce la pluie pour s’en aller. Je comptais déjà plus de trois quarts d’heures sur place et ma dernière interlocutrice ne put rien me donner comme information, je rentrai bredouille, avec néanmoins quelques questions qui continuent de me tarauder l’esprit jusqu’à présent : pourquoi nos administrations sont-elles si fermées à leurs citoyens ? Pourquoi considèrent-elles toujours les journalistes (du privé) comme des ennemis de l’Etat ? Pourquoi ne peuvent-elles pas considérer les hommes de presse comme des adjuvants à leurs nombreuses missions ?

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